Le sionisme, un projet nationaliste et colonial

À l’occasion du jour de la terre, journée de commémoration pour les Palestiniens, nous republions un texte écrit pour le numéro spécial Palestine de notre journal, la Benzine, sorti en décembre dernier. Nous revenons sur le sionisme et sur ce qui fait de cette idéologie un projet colonialiste.

Photo prise lors du passage du tour de France 2020 à Saint-Etienne

Le sionisme est une idéologie qui apparaît au XIXeme siècle mais se développe surtout à la fin du XIXeme siècle notamment avec les théories développées par Theodor Herzl. Elle a pour objectif la création d’un État Juif dans le monde. L’antisémitisme omniprésent des sociétés européennes de l’époque est des raisons du développement de cette idée (affaire Dreyfus en France, pogroms dans l’empire russe, …). Mais dès son origine, elle prend exemple sur les projets coloniaux et racistes des puissances Européennes..

Les sionistes choisissent en plusieurs étapes la Palestine comme base territoriale pour leur futur État d’Israël. En effet, celle-ci possède a la fois une signification religieuse et historique profonde (Jérusalem, anciens royaumes Juifs durant l’Antiquité, …) mais aussi c’est une terre qui a toujours été sous une domination coloniale (Empire ottoman, empire britannique, …). Les sionistes prétendent dès le début que la Palestine est une « terre sans peuple pour un peuple sans terre », niant la présence des Palestiniens.

Les premiers alliés du sionisme sont les antisémites, qui considéraient que la création d’un Etat juif permettrait le départ des Juifs d’Europe vers la Palestine.

Cependant, le sionisme est loin de faire ne fait pas l’unanimité dans le monde juif. En effet, les juifs socialistes et communistes s’opposent fermement au sionisme, préférant une libération des juifs en Europe plutôt que la création d’un Etat juif. Les juifs orthodoxes s’opposent aussi au sionisme sur des bases religieuses. Pour eux, le retour vers la terre promise ne doit se faire qu’après l’arrivée du Messie.

Mais l’horreur de la Shoah, pendant laquelle 5 millions de juifs européens seront tués par le régime nazi, poussera de nombreux juifs à vouloir quitter le continent et à rejoindre le projet sioniste.

L’unification de la communauté juive est également un des objectif du sionisme. Celle ci n’ayant ni terre ni langue commune ( l’hébreu étant limité à un rôle rituel depuis plus de 2000 ans ) se retrouve désunie. La recherche d’un ennemi commun permettrait de souder les juifs présents en terre palestinienne. Cet ennemi va donc devenir les palestiniens déjà présents sur place, leur présence empêchant la constitution d’un Etat uniquement juif. Les responsables politiques israéliens vont donc vouloir procéder à un nettoyage ethnique sur les terres convoitées par les sionistes. Le premier a lieu dès la création de l’Etat d’Israël en 1948. Ces premiers massacres entraînent une vagues de départs des palestiniens de leur terre connu sous le nom de la « Nakba » (catastrophe en arabe). Le sionisme va aussi entraîner une différence de traitement entre les juifs et les minorités ethniques présentes en Israël. Il va aussi artificiellement uniformiser les pratiques linguistiques des juifs, en faisant de l’hébreu moderne la langue officielle, alors que l’hébreu n’était plus utilisé que dans un cadre religieux depuis plus de 2000 ans, et qu’au quotidien les communautés juives pratiquaient une multitude de langue.

A l’heure où nous parlons, le sionisme est toujours l’idéologie du gouvernement d’extrême droite de Netanyahou. La colonisation de territoire palestinien continue a un rythme toujours plus important et soutenu constamment par l’armée israélienne.

Les brimades, vexations et violence a l’égard des minorités ethniques et religieuses ont atteint aussi un niveau alarmant ces derniers mois sans qu’aucune réponse du gouvernement ne tentent d’y mettre un terme.

Enfin, l’état d’apartheid se maintient a l’égard des palestiniens présents en Israël. Ils n’ont pas les mêmes droits que les israéliens, ne dépendent pas de la même justice, ect…

De plus, depuis quelques années la moindre critique de la politique israélienne ou du sionisme est désormais taxée d’antisémitisme et empêche toute critique de pouvoir être élaborée.

Le sionisme s’est donc développé au XIXe siècle comme mouvement colonialiste et nationaliste et il poursuit son œuvre aujourd’hui avec les mêmes objectifs et les mêmes méthodes que dans la deuxième moitié du XXe siècle : nettoyage ethnique et exclusion des palestiniens pour créer un état exclusivement juif.

Victoire du Pastef, l’impérialisme français en déroute

Manifestation de la diaspora sénégalaise stéphanoise pour la démocratie, le 28 octobre 2023.

Nous avons appris ce weekend la victoire de Bassirou Diomaye Faye, candidat du Pastef, à l’élection présidentielle du Sénégal. C’est une victoire pour la démocratie : pour rappel l’élection présidentielle, initialement prévue le 25 février, avait été reportée de manière unilatérale et autoritaire par l’ex-président, Macky Sall. Ce dernier avait également tout fait pour empêcher Ousmane Sonko, alors candidat du Pastef, de se présenter.
La formation Pastef soulève un immense espoir dans la population Sénégalaise. En effet, son programme anti-impérialiste prévoit notamment la sortie du Franc CFA. Nous ne pouvons que nous féliciter de la nouvelle défaite infligée à l’impérialisme français.
Nous espérons que ce nouveau président permettra au Sénégal de se libérer des griffes du néo-colonialisme.

Pour une écologie anticapitaliste !

Du 18 au 22 mars 2024, l’Union des étudiants communistes (UEC) de la Loire a organisé une semaine de la pensée marxiste, rythmée par des conférences, tables rondes et projections de film, autour du thème de l’écologie. Pour accompagner cette semaine de discussion, la JC42 a publié un journal sur le même thème, dont nous republions ici les articles.

Depuis des décennies, scientifiques et progressistes tirent la sonnette d’alarme : Notre planète est en train de mourir à petit feu. Nous vivons dans un monde malade d’un système : le capitalisme.

Le propre du capitalisme est que rien n’est organisé, concerté, anticipé et planifié à l’échelle de la société et de la planète. C’est le règne de l’exploitation, du désordre, de la concurrence, de la surproduction et de l’intérêt particulier au détriment de l’intérêt général et avec lui de la préservation de notre écosystème. Bien que la survie de la biodiversité et de notre espèce soit menacée, seules les lois du marché et la recherche du profit motivent les décisions des capitalistes.

Depuis la COP 21 en particulier, la plupart des États se sont, sur le papier, engagés à réduire leurs émissions de carbone, mais dans le même temps ils refusent d’imposer des mesures contraignantes aux industriels. Tous les politiciens s’engagent à trouver des solutions mais sont incapables d’empêcher les catastrophes annoncées, pour la simple et bonne raison que ce sont les grands groupes capitalistes qui détiennent les manettes de l’économie. Les politiques écologiques des gouvernements se réduisent à créer des taxes qui pèsent sur le budget des plus pauvres et à distribuer des subventions et des aides aux entreprises au nom de la transition énergétique, comme ils le font au nom de la compétitivité ou de l’emploi.

Tant que l’on acceptera cette mainmise des grands groupes capitalistes sur l’économie, on pourra discourir sur la sauvegarde de la mer, sur les énergies renouvelables, etc. mais malheureusement on parlera pour ne rien dire.

Pour éviter toute contestation de leur pouvoir et de leur gestion, les capitalistes font d’ailleurs tout pour individualiser la responsabilité écologique. C’est le sens des grandes campagnes promouvant des gestes « simples » comme couper l’eau, trier ses déchets, acheter des ampoules basse consommation, etc. S’il est vrai que les travailleurs peuvent modifier certaines de leurs habitudes de consommation et contribuer à l’effort écologique collectif, leur pouvoir d’action par la consommation reste malgré tout limité à l’échelle de la planète. Face aux enjeux climatiques, face à la dégradation de notre environnement, de nos conditions de vie et de travail, face à la production aveugle et destructrice du capitalisme, les travailleurs doivent donc construire une solution alternative.

Celle-ci ne pourra passer que par la reprise en main des outils de production par les travailleurs eux-mêmes. La gestion, de la production à la consommation, des besoins réels de la population et de leur satisfaction. Produire, non plus en prévision d’un profit, mais en réaction à un besoin. Consommer, non plus comme spectateur de la société, mais comme acteur politique décidant à la base des priorités de l’économie.

Cette appropriation collective des moyens de production et d’échange permettra de ne plus être régi par la recherche de profits, par la surproduction, et de produire au plus près de la consommation. Nous pourrons ainsi favoriser une production locale et des circuits courts qui permettront une planification simple de la production : les travailleurs géreront ainsi eux-mêmes ce qu’ils consommeront.

Cette planification rationnelle et démocratique de l’économie, respectueuse à la fois de la planète et des hommes, nous est impossible sous le capitalisme. Seul le socialisme est capable de sauvegarder notre écosystème et de faire la transition d’une économie de profits vers une économie de besoins.

La lutte pour l’écologie représente également la solidarité internationale face au réchauffement climatique et les catastrophes qu’il engendre : ce sont en premier les travailleurs des pays pauvres qui vont en payer le prix.

Mettre fin à ce système, irresponsable vis-à-vis des ressources de la planète comme il l’est vis-à-vis de l’humanité tout entière, est la seule manière conséquente de se battre pour une société respectueuse de son environnement. C’est pourquoi c’est aux travailleurs de s’emparer de cet enjeu.