Kasbarian, ministre du mal-logement

Photo prise lors de la mobilisation des travailleur.euse.s sociales de Saint-Etienne.

Lors du dernier remaniement, le député Renaissance Kasbarian a été nommé nouveau ministre du logement du gouvernement Attal. Nous le connaissons déjà car il est à l’ origine de la loi anti-pauvre intitulé « loi anti-squatteur » et qui favorise totalement les propriétaires en permettant des expulsions grandement facilitées. La fondation Abbé Pierre a aussitôt exprimé son exaspération et sa très grande inquiétude devant cette nomination tout comme l’ensemble des associations travaillant sur la question du logement.
Le nouveau gouvernement avait déjà, à travers de multiples déclarations, montré sa volonté de s’attaquer aux rares lois favorisant une petite mixité sociale et notamment la loi SRU qui impose un certain pourcentage de logements sociaux dans toutes les communes. Cette loi n’était déjà pas respectée par les communes les plus riches (qui préféraient payer des amendes considérables), elle est aujourd’hui totalement remise en question. Les plus pauvres auront donc encore plus de difficultés à se loger dans de nombreuses communes en France et le peu de mixité sociale existante sera gravement menacée.
La jeunesse communiste revendique la réquisition de l’ensemble des logements vides (comme le permet déjà la loi) pour loger l’ensemble des personnes à la rue où mal-logés en France, mais aussi une application beaucoup plus stricte de la loi SRU et une remise en question de la multipropriété qui engendre spéculation et hausse des prix de l’immobilier.
Pour un logement digne pour tous, rejoins la jeunesse communiste !

« Ils ont donné leur vie pour combattre le fascisme, poursuivons le combat »: prise de parole de la JC Loire en hommage aux FTP-MOI

Chers amis, chers camarades, nous tenons à vous remercier pour votre présence à ce rassemblement-hommage aux FTP-MOI et au groupe Manouchian, ce mercredi 21 février 2024, jour de la panthéonisation de Mélinée et Missak Manouchian, membres des FTP-MOI. Arrêtés en novembre 1943, torturés, condamnés à mort et exécutés le 21 février 1944 pour 22 d’entre eux et le 10 mai pour Olga Bancic, seule femme du groupe assassinée.

Ce sont 23 de nos camarades qui ont été abattus par la peste brune il y a 80 ans jour pour jour.

Les « 23 » sont majoritairement jeunes. Les raisons de leur engagement sont diverses, mais les persécutions qu’ils ont subies avant-guerre dans leur pays d’origine et qu’ils continuent de subir en France pendant l’occupation motivent leurs actions.

Ils sont étrangers, apatrides pour certains, Français pour d’autres.

On compte des Hongrois, des Polonais, des Roumains, des immigrés juifs, tous contraints à la clandestinité pour fuir la Gestapo et ses collaborateurs de Vichy. D’autres sont des Républicains espagnols, des brigadistes, des antifascistes ayant fui l’Italie de Mussolini ou encore des Arméniens rescapés du génocide tels que Missak et Mélinée.

Ils font tous partie des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans de la main d’œuvre immigrée), une structure mise en place par le Parti Communiste Français et la CGTU dans les années 20 pour organiser les nombreux étrangers travaillant en France.

Dès que le PCF s’engage dans la lutte armée, les étrangers de la MOI constituent une part importante des forces armées mobilisées dans la région parisienne. Après la constitution des Francs-tireurs et partisans (FTP) en avril 1942, il est demandé à la MOI de mettre sur pied des groupes de FTP-MOI.

Fort de l’expérience de nombreux de ses militants, ce groupe s’attaque de front aux troupes d’occupation et au gouvernement de collaboration. Ainsi, ils multiplient leurs attaques, plus d’une centaine au cours des 6 premiers mois de l’année 43. Ils ciblent des convois de troupes, des officiers, des soldats, des trains, et des postes de commandement.

Les femmes prennent toute leur part dans la Résistance, si on les retrouve moins dans la lutte armée,
elles sont néanmoins indispensables pour des missions de liaison, de couverture, de soin ou encore de propagande. Par la panthéonisation de Mélinée Manouchian, c’est aussi la mémoire de l’ensemble des résistantes qui est saluée, elles qui ont tant participé à faire perdurer le souvenir de ceux qui ont libéré la France et l’Europe.

En juillet 1943, Missak Manouchian devient commissaire technique des FTP-MOI de Paris, en août, il est nommé commissaire militaire de la région parisienne, il prend alors la relève de Joseph Epstein. Il en devient le visage, et le groupe se fait connaitre comme le « groupe Manouchian. »

Leurs attaques armées retentissent dans toute l’Île de France, leur courage est sans limite et leurs actions inspirent tous les groupes de résistants.

Ils parviendront après plusieurs semaines de préparation à abattre en plein Paris le colonel SS Julius Ritter,
alors en charge du Service du Travail Obligatoire (STO).

Alors que le groupe poursuit ses attaques quasi-quotidiennes, les Brigades Spéciales (l’unité de la police française vichyste chargée de la traque des communistes) décident d’intensifier leurs recherches pour arrêter les MOI.

Après une filature sans précédent, ils finissent par interpeller la quasi-totalité des membres du groupe Manouchian en procédant ainsi au démantèlement de l’unité combattante.

Dans leur chasse aux « terroristes », les nazis et la police française organisent une vaste opération de propagande pour dénigrer ces combattants et combattantes avec la création d’une brochure et de la tristement célèbre Affiche rouge.

Après avoir subi la torture, ces résistantes et résistants étrangers qui combattaient pour la libération de la France et pour l’établissement d’une société plus juste ont été assassinés par l’armée allemande après une parodie de procès. Leurs actions résonnent plus que jamais aujourd’hui alors que la montée des idées racistes et d’extrême-droite dans la société française est vertigineuse.

Cet hommage, c’est à nous de le rendre, et non pas aux représentants français de la bourgeoisie et du fascisme contre lesquels ces résistants ont donné leur vie.
Sous les lois actuelles, Missak et Mélinée n’auraient probablement jamais pu immigrer en France,
avec l’abjecte loi immigration, ils auraient sans doute été renvoyés en Turquie, pays qui a perpétué le génocide Arménien.
Ceux qui entrent au Panthéon de l’État français aujourd’hui ont été qualifiés de terroristes par le même État français il y a 80 ans. Ce qualificatif de terroriste c’est le même qui hier était collé à Georges Abdallah,
aux révolutionnaires Algériens, et qui aujourd’hui est attribué aux camarades Palestiniens du FPLP. Demain, ce terme leur servira pour nous définir nous communistes, Darmanin le fait déjà pour les militants écologistes. Nous sommes l’héritage de ces « terroristes », nous devons nous battre face à la situation actuelle. Comme le disait Lucie Aubrac, « le verbe résister doit toujours se conjuguer au présent ».
Même lorsque nos morts sont honorés, on leur refuse leur identité.

Non ce ne sont pas des hommes et des femmes engagés, ce sont des militants communistes immigrés qui ont donné leur vie pour libérer la France. Ce matraquage idéologique quasi quotidien sur l’immigration,
le terrorisme, la « civilisation » ou « l’identité nationale » assure une fonction simple : occulter les questions qui touchent à la dégradation de nos conditions de vie et de travail, à la dégradation de la situation sociale, à la montée continue des inégalités, du chômage, de la précarité et de la misère,
tout en semant le poison de la division parmi les travailleurs, occulter l’exploitation capitaliste contre laquelle nous devons collectivement lutter et organiser notre colère.

La situation à laquelle nous sommes confrontés nous démontre donc une fois de plus qu’il faut s’unir et lutter pour dépasser de manière révolutionnaire le système capitaliste, un système qui engendre le fascisme, la guerre, les injustices, les dangers et les contradictions du présent.

Comme il y a 80 ans, c’est aujourd’hui la lutte des communistes et de tous ceux qui sont confrontés à l’exploitation et à l’oppression capitalistes qui ouvrira la voie à l’avenir pour notre pays et pour l’humanité.

Ils ont donné leur vie pour combattre le fascisme. Poursuivons le combat, la tête haute, fiers de notre histoire, fiers de cet héritage, fiers d’être communistes, déterminés à combattre la réaction, déterminés à renverser l’ordre social capitaliste barbare et abject qui les fait naître, déterminés à construire le socialisme !

Mort de Robert Badinter : continuons la lutte pour abolir la peine de mort

Ce 9 février 2024, Badinter est mort à l’âge de 95 ans. Si nous pouvons le critiquer pour ses positions social-démocrate sur un certain nombre de sujet, nous devons saluer la mémoire d’un homme qui a largement participé à la lutte pour l’abolition de la peine de mort et pour la dépénalisation de l’homosexualité.

En tant que marxistes, nous devons nous opposer à la peine de mort comme nos prédécesseurs l’avaient fait avant nous. À propos de la peine de mort, Marx écrit dans un article pour le New York Times publié en 1853 : «  La punition a été défendu comme un moyen d’améliorer ou d’intimider. […] Mais l’histoire et les statistiques démontrent que depuis Caïn, le monde n’a ni été améliorer ni intimider par la punition, bien au contraire. […] Quel genre de société est une société qui ne connaît pas d’autres instruments pour sa protection que le bourreau, et qui proclame […] sa propre brutalité comme une loi éternelle ? » [traduit de l’anglais, n.d.l.r]
Pendant la commune de Paris, le 6 avril 1871, les fédérés faisaient démonter et brûler une guillotine, symbole de la répression des travailleurs en lutte ( cf. image en couverture ).
 Plus tard, en pleine révolution allemande, Rosa Luxemburg exige l’abolition de la peine de mort. Dans un article paru le 18 novembre dans Die Rote Fahne,elle le décrit comme « un devoir d’honneur ».
En 1981, les 44 députés du groupe communiste avaient voté en faveur de l’abolition de la peine de mort.

Aujourd’hui la peine de mort est encore pratiquée dans 110 pays, dont certains pays socialistes comme Cuba, ou à la dernière exécution a eu lieu en 2003. L’abolition de cette peine ne semble pas avancer, bien au contraire : le même jour que la mort de Badinter, le parlement irakien débattait d’une loi établissant la peine de mort pour les relations homosexuelles. L’homosexualité est passable de mort dans 12 pays.
Le 23 janvier dernier, l’état de l’Arizona rétablissait la peine de mort par inhalation de gaz toxique, avec l’exécution de Kenneth Eugene Smith. Dans la plupart de ces pays capitalistes, c’est une justice de classe et une justice raciste qui s’applique : ce sont les prolétaires, et notamment les prolétaires racisés qui sont les plus susceptibles d’être condamnés à la peine la plus cruelle.

En France, les partisans du retour de la peine de mort continuent de se renforcer. Si Marine Le Pen et son parti maintiennent le flou sur le sujet, le fasciste Eric Zemmour ne cache pas y être favorable.

Mais la peine de mort a-t-elle réellement cessé d’être appliquée en France ? Si Robert Badinter l’a abolie dans la loi, dans la réalité, les représentants de cette même loi continuent d’y avoir recours. Zyed et Bouna, Adama Traoré, Rémi Fraisse, et très récemment Nahel, autant d’exemples ou la police s’est faite juge et a appliqué une sentence irrévocable. Ces exécutions extra-judiciaire s’inscrivent dans un contexte de classisme et de racisme inhérentes à la police. Elles ne semblent pas devoir être punies, puisqu’en France en 2023, on peut devenir millionnaire après avoir tué un adolescent, à condition d’être policier.

À ces morts, il faut ajouter ceux que la prison tue, par ces mauvaises conditions et ces mauvais traitements. En 2022, dans le quartier de semi-liberté de la Talaudière, Mehdi Berroukech, 25 ans, mourrait sous les coups de son co-détenu, alors qu’il avait demandé plusieurs fois à être changé de cellule.

Les militants communistes doivent continuer de militer pour l’abolition de la peine de mort, y compris celle appliquée au travers de l’institution carcérale ou de l’appareil policier.

Stop à l’intervention impérialiste au Yémen !

Le Yémen, de part sa position qui permet le contrôle du détroit Bab El Mandeb a depuis longtemps été un objet de lutte entre les puissances impérialistes. Une large partie du pays a été colonisé comme en témoigne la colonisation de son territoire par l’Angleterre de 1839 à 1967. 

La situation ne s’est pas améliorée avec l’unification du pays  en 1990. Plusieurs guerres civiles se sont succédées,  durant lesquelles les différentes puissances régionales ont avancé leurs pions en financent soit les troupes gouvernementales soit les diverses factions rebelles. Ces financements ont été remplacés par de larges campagnes de frappes aériennes réalisées par l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis avec le soutien financier et militaire des Etats-Unis et de la France depuis 2014 contre les rebelles Houthis. Ces frappes ont causés de nombreuses pertes dans la population yéménites et ont contribué à renforcer en nombres et en soutiens à ces rebelles. 

Les Houthis, soutenus par l’Iran, mènent une lutte depuis de longues années contre le gouvernement actuellement en place et contrôlent en 2023 la capitale Sanaa et les deux tiers de la population yéménite. Néanmoins ce ne sont pas des libérateurs du peuple yéménite puisque selon plusieurs ONG, ils persécutent les journalistes, utilisent des enfants-soldats et empêchent les femmes de travailler.  Les bombardements menés par l’Arabie Saoudite ont été stoppés au cours de l’année 2023 et un accord de cessez-le-feu a même été signé en décembre 2023. Sur les dernières décennies ce sont plusieurs centaines de milliers de yéménites qui ont péri sous les bombes ou du fait de la famine qui touche de plus en plus d’habitants au fil des ans.

Les Houthis sont des soutiens de longue date du Hamas et en réaction au génocide en cours en Palestine, ils ont tiré de nombreuses roquettes en direction d’Israël. Ils ont ensuite changé de stratégie et ont attaqué les bateaux israëliens ou des alliés d’Israël qui remontaient en direction du canal de Suez. En novembre ils ont même réussi à prendre d’assaut et à détourner un bateau cargo. Les incidents se sont multipliés a partir de novembre 2023. C’est une stratégie très efficace car les Houthis se sont posés en soutien numéro 1 de la cause palestinienne et en menaçant le commerce international, les occidentaux ont été dans l’obligation de réagir (notamment les Etats-Unis et la France). Les attaques Houthis mettent en grave danger l’économie mondiale et européenne puisque les experts estiment que 12% du trafic mondial et 75% des exportations européennes passent par le détroit. Le coût supplémentaire serait de 3 milliards de dollars rien que pour Israël. 

Le 18 décembre, les États-Unis ont décidé de mener une campagne de bombardements contre des cibles Houthis en créant une large coalition internationale (dont la Grande-Bretagne et la Grèce mais pas la France). Et même si, selon Biden lui-même, cette campagne de bombardements n’atteindra pas ses objectifs à savoir l’arrêt des attaques Houthis, elle se poursuivra quand même.

Les Houthis, malgré plusieurs années de guerre civile ont néanmoins fait plus pour la cause palestinienne que l’ensemble des puissances impérialistes. 

À travers cette campagne de bombardement, les Etats-Unis et leurs alliés ont donc une fois encore démontré qu’elles étaient plus soucieuses de la vitalité du commerce international que d’un génocide commit sous les yeux du monde entier. Leur soutien borné au régime d’apartheid d’Israel risque d’embraser de nouveau toute la région, entraînant les peuples du Proche et Moyen-Orient dans de nouvelles guerres. Pour éviter de nouvelles tragédies, nous devons peser de tout notre poids pour la fin du traitement inhumain que subissent les Palestiniens. L’ensemble des organisations progressistes se doivent de dénoncer le comportement des puissances impérialistes et doivent aujourd’hui comme demain soutenir la lutte du peuple palestinien et pour l’établissement d’un état palestinien intégrant l’ensemble des populations juives et arabes de cette région.

Communiqué de la Fédération Mondiale de la Jeunesse

La Fédération mondiale de la jeunesse démocratique abordait déjà le sujet des frappes au Yémen le 16 janvier dernier, dans le communiqué suivant :

 » Dans le cadre de l’offensive sioniste et impérialiste qui s’est intensifiée ces derniers mois, les États-Unis et le Royaume-Uni – avec la bénédiction de plusieurs autres forces impérialistes – ont mené une nouvelle attaque au Yémen. Cette attaque a coûté la vie à au moins 5 personnes et détruit plusieurs infrastructures clés.

Ces derniers mois, en réponse à l’offensive et au génocide contre la Palestine, plusieurs navires des forces sionistes et impérialistes alliées ont été pris pour cible alors qu’ils traversaient la mer Rouge. Face à cela, les forces impérialistes telles que les États-Unis et le Royaume-Uni ont mené une attaque dans différentes régions du Yémen, cherchant à punir ces sabotages de manière exemplaire, ainsi qu’à rétablir la circulation des capitaux et à imposer leurs intérêts. L’importance stratégique de la voie de transport à travers la mer Rouge pour l’acheminement des matières premières et des produits manufacturés vers ces puissances impérialistes ne peut être ignorée.

La Fédération mondiale de la jeunesse démocratique dénonce toute agression impérialiste comme celle contre le Yémen ou celle qui est devenue quotidienne dans la région. Dans le contexte actuel d’aggravation des contradictions du capitalisme et des crises, les conflits pour les sphères d’influence, les parts de marché, les matières premières, les plans énergétiques et les voies de transport s’intensifient également. C’est pourquoi notre dénonciation ne vise pas seulement les puissances qui participent directement à ces attaques, mais aussi les capitalistes et leurs représentants politiques dans le monde qui – qu’ils se présentent comme réactionnaires ou comme de prétendus « réformateurs » et « humanisateurs » de la barbarie capitaliste – y collaborent pour défendre leurs intérêts.

Dans ce contexte, nous manifestons notre entière solidarité avec les jeunes et les peuples yéménites, palestiniens, régionaux et mondiaux. Il est temps d’avancer dans notre auto-organisation contre la barbarie, pour le renversement du capitalisme dans sa phase impérialiste, et pour la construction d’un nouveau monde libéré de l’exploitation et de toutes sortes d’oppressions. »