11 novembre : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels »

Nous commémorons ce jour, 11 novembre 2023, le 105ème anniversaire de l’armistice terminant les combats de la Première Guerre mondiale en Europe de l’Ouest. Cette dernière qui dura plus de quatre ans et demi et coûta la vie à plus de dix millions de personnes, civiles et militaires, est l’exemple parfait de la guerre impérialiste avec comme cause de déclenchement principale la lutte pour le partage du monde, des ressources et des débouchés économiques entre les puissances impérialistes dominantes réparties en deux systèmes d’alliances. Comme le déclarait le Manifeste de Zimmerwald : « Quels que soient les responsables immédiats du déchaînement de cette guerre, une chose est certaine : la guerre qui a provoqué tout ce chaos est le produit de l’impérialisme. Elle est issue de la volonté des classes capitalistes de chaque nation de vivre de l’exploitation du travail humain et des richesses naturelles de l’univers. De telle sorte que les nations économiquement arriérées ou politiquement faibles tombent sous le joug des grandes puissances, lesquelles essaient, dans cette guerre, de remanier la carte du monde par le fer et par le sang, selon leurs intérêts. »
La preuve que cette boucherie impérialiste, sans aucun intérêt pour le prolétariat, pouvait être empêchée ou pour le moins arrêtée plus rapidement par les dirigeants du mouvement ouvrier a été démontrée par les bolchéviks qui seulement quelques mois après leur arrivée au pouvoir suite à la Révolution d’Octobre ont signé la paix, revendication majeure des masses populaires russes.
Cette guerre a également montré la compromission criminelle des organisations social-démocrates de la Deuxième Internationale qui ont dans tous les pays démocratiques voté les crédits de guerre et rejoint des gouvernements d’Union Sacrée trahissant ainsi les promesses faites durant les différents Congrès de l’Internationale du début du XXème. Les dirigeants de ces partis n’ont qu’à de très rares occasions tenté de mettre un terme aux discours va-t-en-guerre des différentes bourgeoisies, (Jean Jaurès en France et Karl Liebknecht en Allemagne par exemple). Ils ont donc envoyés des dizaines de millions de prolétaires les uns contre les autres en oubliant un des plus importants fondements du mouvement ouvrier, l’internationalisme.
Cette guerre a aussi permis à la bourgeoisie d’engranger des milliards de francs de bénéfices avec les commandes massives de l’État dans les différentes branches industrielles, toutes intégrées à l’effort de guerre. Ce sont les femmes qui durant ces années de guerre ont tenu l’industrie et l’agriculture des pays en guerre et qui ont également mené les luttes sociales en n’hésitant à faire grève par centaines de milliers pour réclamer de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail.
Nous aurons enfin une pensée particulière pour les milliers de condamnés à mort, de différentes nationalités, qui se sont pour certains révoltés ou mutinés contre cette guerre inutile et sanguinaire, dont la mémoire a été salie et qui n’ont été réhabilités que trop tardivement.
Nous devons nous rappeler les mots d’Anatole France : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels ».
Pas de guerre entre les peuples, pas de paix être les classes !