Amélie Oudéa-Castéra : la bourgeoisie s’en fiche de l’école publique

Moins de 24 heures après sa nomination, la nouvelle ministre de l’éducation nationale et des sports Amélie Oudéa-Castéra a prouvé son mépris immodéré pour l’école publique. À côté de son prédecesseur, elle a justifié l’envoi de ses enfants dans une école privée par le manque de remplaçants. Depuis, les révélations pleuvent : son salaire à la fédération française de tennis, la fraude de Parcoursup pour son fils, les cachets qu’elle touchait pour assister à des réunions, le choix de classe non-mixte pour ses fils, les tendances sectaires de l’établissement où elle a envoyé ses enfants, et son mépris de classe et sa déconnexion générale.

Nous pourrions épiloguer sur de nombreuses pages par rapport aux méfaits de Mme Oudéa-Castéra. Mais ces agissements témoignent de l’ensemble de la politique de la bourgeoisie par rapport à l’éducation publique. Déjà Gabriel Attal, quand il était enfant, était scolarisé dans le privé. Les bourgeois, dès qu’ils en ont l’occasion, font du séparatisme de classe et concentrent leurs enfants dans des établissements communautaires. La ministre n’est que le produit du système qu’elle défend.

D’une main, ils attaquent le voile et l’abbaya en dénonçant un soi-disant séparatisme. De l’autre, ils financent et protègent des écoles sécessionnistes comme l’école Stanislas, avec des deniers publics.

La ministre n’a pas tort quand elle dénonce le manque de personnels dans l’école public ( bien que cela n’ait jamais affecté la scolarité de ses enfants), mais ces problèmes sont dus à la politique menée par sa classe.

Plutôt que de mettre dans l’argent pour de nouveaux professeurs, le gouvernement préfère dépenser 2 à 3 milliards dans le SNU. Un dispositif qui deviendra obligatoire pour les élèves en secondes. C’est d’une jeunesse militarisé, aux couleurs de la République bourgeoise dont rêve Macron.  Alors que l’école doit être un lieu d’émancipation, d’acquisition de l’esprit critique et d’apprentissage de la réflexion, il veut en faire un lieu d’uniformisation, pour une jeunesse « qui se tient sage ».

Les jeunes n’ont pas besoin d’apprendre la Marseillaise. Ils n’ont pas besoin d’uniforme, ni d’un stage disciplinaire universel. Ils ont besoin que des moyens dans l’éducation nationale. Ils ont aussi besoin qu’on leur assure un accès aux savoirs, à la réflexion, et un horizon pour leur vie d’adulte, qui soit autre chose que la précarité.

Mais les moyens ne seront pas mis tant qu’il existera une éducation parallèle réservée aux bourgeois. Il faut en finir avec l’éducation privée, et mettre en place une éducation publique, unique, dans laquelle chacun pourra s’émanciper.

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